#25 - Hémoglobine

 

L'autre jour nous parlions, avec quelques potes, de cinéma. Et comme toujours, le sujet glissa vers les pires navets du 7e art.

Chacun y va de son avis, mais j'en suis quand même arrivé à une certitude :

AUCUN DES FILMS LES PLUS POURRIS N'ARRIVE A LA CHEVILLE DU PIRE NANARD DE TOUS LES TEMPS, J'AI NOMME ...

taritaritaraaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa ( trompettes façon entrée des gladiateurs dans l'arène )

...

suspens insoutenable ...

...

Le grand gagnant esttttttttttttttttt ...

....

HEMOGLOBINE !!!!

Peut importe ce qui sera jamais dit ou pensé, ce film reste, au jour d'aujourd'hui, le pire film de tous les temps à avoir jamais vu le jour.

Et si quelqu'un ici pense le contraire, c'est qu'il ne l'a pas regardé !

Comment j'en suis arrivé à mater ce roi des navets ?

Je m'appelle K, et voici mon histoire !

.......................

Il y a .... whooooooo, j'avais 17 ou 18 ans je pense, donc ça fait un baille. Ce soir là, j'étais avec Dude, et nous nous préparions à nous faire une bonne petite soirée location de vidéo.

Autrement dit, de VHS ( c'est pour dire si ça date !! )

On se pointe donc à la machine et soudain, une idée germa dans nos cerveaux jeunes ( et cons ) ...

" Vu qu'on va louer deux films, si sur les deux on essayait de se trouver un bon navet ? "

Oui, on a cherché la souffrance quand même ! Qu'est ce qui peut pousser des gens normalement constitués à vouloir foutre ( volontairement ) de l'argent en l'air pour mater un film que,, d'avance ils savent qu'il sera pourri ?

Mystère ... le fait est que nous voilà tous les deux face au distributeur à la recherche de notre saint graal.

Alors, je ne sais pas si parmi vous il y en a qui ont déjà été pris de cette étrange frénésie, mais il faut savoir que lorsque tu cherches le film le plus pourri de tous, tes repères habituels de sélection son complètement bouleversés, et tu te rends compte que tu ne sais plus vraiment comment chercher.

Aussi voici quelques critères pour choisir un navet.

Tout d'abord, force est de constater que les meilleurs ratages sont souvent des films d'horreur.

Pourquoi ?

Parce qu'un VRAI bon navet est un film qui se veut sérieux et qui n'y arrive vraiment pas.

Il y a des films de merde dans tous les styles hein, mais les pires de tous sont vraiment dans la catégorie des films d'épouvante, car : 

Qu'y a t-il de plus PITOYABLE qu'un truc qui veut sérieusement faire peur, et qui au final n'y arrive tellement pas qu'il te fait rire.

donc, premier critère : FILM D'HORREUR.

Ensuite, LA JAQUETTE donne une bonne indication sur la qualité du film. Plus on t'en montre, plus il y a de chances que ce soit à chier.

Donc toutes les jaquettes de film représentant des monstres en plastiques à la gueule déformée ( si on voit les dents c'est bien et si il y a une giclée de sang quelque part c'est encore mieux ) , avec le titre écrit dans une typo style " gravé au couteau dans du carton et qui dégouline " ... vous êtes sur la bonne voie.

Enfin, le résumé. Il s'agit de chercher l'histoire la plus fouillis qui soit. Si c'est bien le bordel, le scénariste s'est forcément emmêlé les saucisses et à coup sûr ça n'en sera que pire .

Pour Hémoglobine :

La Hollande du XVIIème siècle. De plus en plus menacés par la police et par la vindicte populaire, Evan Van Daam et son amant, son propre frère jumeau fuient vers l'Amérique du Nord.

Bon, rien que là, ça commence bien : Eva Van Daam = un nom de merde. Et elle baise avec son frère jumeau ... c'est déjà énorme comme situation...

Des siècles plus tard, leur lignée s'est perpétuée sur l'île isolée, à l'abri des regards et des curieux.

Rien que dans le résumé, on a fait un bond de " des siècles plus tard ", à savoir ... 3 siècles en fait, et c'est le bordel : en gros ça a baisé baisé baisé baisé sur l'île ( d'ailleurs, quelle île ? On parlait d'Amérique du Nord et à on se retrouve sur une île ) ... Bref, on s'attend déjà à ce que les mecs qui vivent sur place soient un peu bizarres.

Victimes de la consanguinité, les descendants des Van Daam sont désormais d'horribles monstres, des créatures difformes et cannibales qui se nourrissent de chaire humaine.

Ben voilà, c'est bien ce que je disais, en pire même : Incestueux, cannibales et déformés ... tout pour plaire quoi.

Ce sont pourtant eux les plus proches parents de John Strauss, dernier héritier des migrants hollandais.

Pas de bol pour lui, mais c'est qui ce mec ?

Malade d'une incurable maladie du sang, il espère trouver sur l'île maudite un antidote à son mal ...

Quand je disais que c'était le bordel ... le type retourne sur une ile où visiblement il est né, mais il n'est pas un monstre et n'est pas sur l'ile quand commence l'histoire ... mais il veut y retourner ...

BREF !

Passons au dernier critère de sélection qui, sans être obligatoire, reste une bonne référence : les acteurs et le réalisateur. Si les mecs n'ont jamais jamais rien fait, si les noms sont complètement inconnus au bataillon, c'est bon signe aussi. Pour d'autres films, par forcément, mais dans notre cas, arrivé au moment de choisir, penchez pour le film ne contenant que des inconnus.

Et dans le cas d'Hémoglobine, cerise sur le gâteau, le casting a été réalisé par l'agence de mannequin ÉLITE ! 

Ce qui veut dire que les acteurs seront beaux, certes, mais ... ne seront pas des acteurs, juste des mannequins.

Ça laissait présager un film bien dégueulasse puissance dix !

Dude et moi étions hyper content de notre trouvaille, aussi nous voilà un quart d'heure plus tard devant la télé.

ET PUTAIN !!!! ON N'A PAS ÉTÉ DÉÇU !!!

Alors à partir de maintenant, je vais raconter l'histoire du film, histoire sans aucun intérêt, donc si quelqu'un cherche à le regarder ( courage ) il peut quand même lire la suite, il saura au moins à quoi s'attendre.

Dès le début, comme expliqué dans le résumé, une voix off nous parle de la famille Van Daam qui fuit la hollande. Enfin, qui fuit ... au moment où la voix te parle du long voyage, ils sont bien en pleine partouze, tous à la queue leu-leu à se sodomiser en chandelle, dans une ambiance " Versaille - Louis XIV ", avec leurs perruques et leurs faux grains de beauté sur le coin de bec ... scène mi cul, mi cuite qui ne sert absolument à rien.

Bref, ça ne dure pas trop longtemps et rapidement, on arrive au héros, John Strauss l'héritier.

A propos de ce personnage, il ne faut pas s'attacher à lui car il n'a de héros que le nom, étant donné qu'il passe tout le film à ne pas parler, et la seule phrase qu'il sort à la fin est juste une invraisemblable connerie.

Effectivement, il est atteint d'une maladie terrible, d'ailleurs on le constate dès le début puisque, visiblement, il est à moitié en train de crever. D'ailleurs, il a vraiment du mal à bouger, il est blanc comme un mur, garde des lunettes de soleil tout le long et ... ben et ne parle pas.

Jamais !

MAIS, comment se déplace-t-il, alors ? Et bien il compte sur une pauvre fille qui l'aime de tout son cœur, le suit partout, le porte, l'encourage, le soutient, le nourrit, bref elle semble avoir consacré son existence à s'occuper de lui ( et lui, en bon ingrat, n'est pas particulièrement sympa avec elle puisqu'il ne lui parle pas ).

Officiellement c'est sa gonzesse, mais on se rend assez vite compte que c'est son esclave à tout faire, corvéable à souhait, une canne vivante.

En fait, c'est elle l'héroïne, puisque c'est elle qui fait tout. L'autre passe le film assis sur un lit ou une chaise à regarder dans le vague.

DONC... les voilà partit sur cette île où le mec serait né ( on ne sait pas vraiment comment il en est parti, enfant ) .

L'île en question n'a aucun palmier ni plage de sable fin. C'est un cailloux avec trois bicoques qui se courent après, et le climat rappel vraiment celui de l'Angleterre au mois de décembre... Ambiance !

NE CHERCHEZ PAS A SAVOIR POURQUOI ILS VONT LA BAS. Déjà parce que même à la fin, bon tu comprends, mais c'est nul, ensuite parce que tu veux voir les monstres et qu'y a que ça qui t'intéresse.

Les scénaristes ont du avoir la même logique. C'est dommage que sur le côté "horreur", il se soient loupé aussi...

Bon alors l'île, comme je l'ai dit, c'est le bout du monde au milieu de l'océan, genre y a 200 habitants à tout casser et voilà. Se sont vraiment des pecnos, mais ils sont normaux, des pecnos normaux ... et pas de monstre !

Arrivés sur place, la nana bazarde l'autre boulet à l'hôtel, où il restera jusqu'à la fin du film en fait, et elle part en quête de réponse. 

En gros : Y A T IL ENCORE DES MEMBRES DE LA FAMILLE DE SON BLAIREAU DE COPAIN ?

Donc, elle se balade sur l'île, et toi tu te fais chier, parce que l'histoire de la famille Strauss, t'en a rien à foutre, tu sais juste qu'il y existe FORCEMENT UN LIEN avec la famille Van Daam qui s'est exilé ici des siècles et des siècles et des siècles ( 3 ... ) auparavant, et t'as envie que ça saigne un peu, pour voir!

TU VAS PAS ÊTRE DÉÇU !

A un moment, je ne sais plus pourquoi, elle se retrouve dans une baraque abandonnée, qui appartenait à la famille Strauss ( dont l'autre têtard est le dernier descendant, je le rappelle ), baraque qui ressemble à un grand manoir moche.

Elle rentre la dedans .... 

ET LA !

AU MOMENT OU TU T'Y ATTENDS ... MAIS CARRÉMENT ...

SURGIT UN DES MONSTRES !!

et ce monstre .... --------- > c'est un NAIN !

Bon, moi, perso, je n'ai rien contre les nains, mais pour un films d'horreur, en général, tu t'attends à des monstres de 3 mètres de haut pour 220 kilos de muscles.

MAIS QUEUDAL ! Celui là est un vrai nain. Bon il cavale un peu plus vite que d'habitude mais quand même ... 

la meuf est morte de peur, et la personne ( un mec du patelin sans intérêt ), le faire valoir qui l'accompagne et qui va forcément crever, aussi.

D'ailleurs il n'est là que pour montrer la cruauté du nain-monstre qui lui saute dessus et l'attaque férocement avec un trident ... un trident à sa taille, qui donc ressemble comme deux goutes d'eau à une fourchette à salade, en bois.

Donc là, mort de rire. L'autre n'arrive pas à se défaire du nain ( qui pourtant doit peser 25 kilos tout mouillé ), il est par terre et se fait non pas planter hein, mais grifouiller avec la fourchette en bois pendant 3 plombes. 

ET IL EN MEURT !!!!!!!!!

La nana, au lieu de se lever et de coller un bon coup de pompe dans la gueule du petite teigneux, s'enfuit courageusement, et à partir de ce moment c'est la débandade !

Parce qu'en revenant sur l'île, le maladif tout palot A RAVIVÉ LA FÉROCITÉ  DES NAINS, qui jusqu'à présents vivaient dans des galeries souterraines et ne bouffaient que les macchabées, n'emmerdant ainsi personne.

Et là, c'est la révolte des nains, le passage gore du film, l'apothéose en fait, la grande boucherie Bernard :

UNE ARMÉE DE NAINS DIFFORMES ( il sont une petite cinquantaine ) FAIT FUIR LES 200 HABITANTS ( qui sont armés de fusils, hein ) ET LES DÉCIME A COUP DE CUILLÈRE ET DE FOURCHETTE A SALADE !!!!

Et les gars, ils meurent ! exemple ( véridique ) :

Un mec court à fond dans la rue, mais y a un nain qui réussit à lui mettre un coup de cuillère sur le pied, et le gars s'écroule, n'arrive pas à se relever, et se fait griffer à mort ...

C'est incroyable.

Bon, donc, là ça meurt un peu partout sur l'ile, le sang gicle à chaque nouvelle griffure, c'est purement ridicule. Mais le mieux c'est la fin !!!

Parce que bon, on ne va pas s'éterniser non plus trois ans sur Hémoglobine, le roi des nanards en boite. Je tiens juste à expliquer comment ça se fini, en mode "HAPPY END".

Au moment où tout semble être joué, surgit le héros qui parle pas. Je ne sais plus pourquoi, mais la poignée de survivants a trouvé le moyen d'atterrir au cœur de la ville souterraine des nains difformes,

ET SE RETROUVE FACE A LA REINE DES NAINS.

Reine qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Jabba the Hut dans star wars, mais de couleur rose.

A ce moment, je ne sais pas ce qui est passé par la tête des scénaristes ---> OH SURPRISE, renversements de situation :

LES NAINS SONT GENTILS, dixit le héros qui peut lire dans leurs pensées car LUI AUSSI EN EST UN ( sauf qu'il est pas nain, ni difforme ), ET SURTOUT ...

... Il se rend compte qu'il est destiné à être leur roi, car c'est en restant sur cette île avec sa famille qu'il va guérir ( pour preuve, il parle, c'est déjà que ça va un peu mieux ).

On en arrive à la connerie la plus énorme du film :

LE MEC SE RETOURNE VERS LA MEUF QUI LE SUIT COMME SON OMBRE DEPUIS TOUJOURS, QUI EST SYMPA, SERVIABLE ET QUI EN A CHIE GRAVE DEPUIS QU'ELLE LE CONNAIT, ET LUI DIT :

"Ma destiné est de rester avec ma famille ... ( il se retourne vers la grosse reine énorme et dégueulasse, et lui caresse amoureuseument la graisse ) ET JE SAIS MAINTENANT CE QUI ME MANQUAIT LE PLUS ... C'EST ELLE ! JE L'AIME !"

L'autre ( mannequin de chez Elite, je le rappelle ), est en pleurs, mais lui ( mannequin de chez Elite AUSSI ) l'ignore et s'accroupit prêt du monstre et ...

Bon ben et rien du tout, ça se fini en eau de boudin, tout le monde décide que, finalement, les nains maintenant qu'ils ont retrouvé leur roi, n'embetteront plus personne, que finalement ils sont gentils et que c'est bien qu'ils mangent les morts comme ça, ça nettoie, et qu'on peut tous vivre en armonie malgré nos différences.

Et la meuf repart de l'île le coeur brisé, une main devant, une main derrière ...

C'EST OUUUUUUUUUUUUUUUUUF !!!!

Donc... hémoglobine ... pour ceux qui aiment les défis, c'est à voir !

K