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jeudi 2 décembre 2010

#5 Trains de vacance ...



Aujourd'hui, je fais un bond de plus de 10 ans ans en arrière pour me retrouver l'année où j'ai ( enfin ) eu mon bac.
20 ans, 5 ans de lycée ( C'EST BON ! ), mais le diplôme en poche.

Du coup, les grandes vacances =  lâchage total.
Première année sans ces putains de cours part correspondance qui ne servent qu'à te pourrir l'existence.
Petite parenthèse pour ceux qui y ont goûté : moi j'étais inscrit aux cours Legendre. Le principe est simple : tu bosses toutes tes vacances et tu envoies chaque semaine un devoir à un prof lointain et anonyme. Du coup, dès le retour tu te fait fumer par tes parents à cause de tes mauvaises notes qui t'attendent sagement en tas devant la porte, AVANT MÊME la rentrée des classes.

Mais cette année là, j'étais libre, et j'ai bien senti que c'était aussi le cas du côté des parents. Leur fils a son bac, il faut fêter ça.

Donc là, c'est parti, 2 semaines en Martinique, 3 en Espagne, et enfin ... 3 semaines de mon côté avec les copains dans les landes, vacances auto financées avec mes petites économies ... Le rêve.

Rêve inévitablement entaché d'une galère mémorable :

LE TRAJET DU RETOUR D'ESPAGNE JUSQUE DANS LES LANDES!

Je devais rentrer en France un mercredi. Au milieu des vacances, on perd la notion du temps et je savais juste que je devais partir le mercredi de la dernière semaine de juillet, c'était sûr et certain, mais ne me souvenais pas de la date exact. Bref, mes parents vivant sur un petit nuage depuis que leur fils ainé n'était officiellement plus un lycéen, ils m'avaient gentiment proposé de prendre les billets de train pour moi.

Et j'avais accepté ... Erreur fatale ( les pauvres, ils avaient voulu bien faire )

Ils m'amènent donc ce fameux mercredi à la gare de Vinaros ( je crois, j'sais plus ) afin de prendre un train jusqu'à Barcelone, correspondance inévitable pour rejoindre les potes prêt de Biarritz.

Je composte mon billet, monte dans le train, et je vais à ma place ... tout va bien. Sur le quai, mes parents larmoyants agitent les bras comme des sémaphores...

Classique.

Le train s'en va. Une heure de trajet avant Barcelone, j'ai le temps de bouquiner et de ...

tap tap tap

Le contrôleur me tapote l'épaule ( je vais traduire pour l'occasion ) :

C : Bonjour monsieur, votre titre de transport s'il vous plait
K : Voilà, voilà !


Silence pesant non-accompagné du bruit de la poinçonneuse.

C : Monsieur, il y a un problème, votre billet n'est pas bon.
K : Comment ça pas bon, il est pour le mercredi, et on est mercredi !
C : Queudal, il est pour le 28, c'était hier.
K : ....

Toute l'horreur de la situation m'apparut d'un coup et je pus imaginer sans problème ce qui s'était produit quand mes parents étaient allé chercher les billets de train !

Caissière : Ola
Ma mère : Heuu Bonjourno. Alors, quierremos une billeto para mon fillosso.
Caissière : ...
Mon père : Un ticketo ! Un ticketo !
Caissière : Ah, si.Pero ... cuando ?
Ma mère : la sémana prochaina !
Caissière : Semana Proxima ?
Mon père : Si, si, muy bien !
Caissière : Vale ... que dia ?
Ma mère : Mercredito !
Mon père : Si, Si, marcredido !
Caissière : Marcredido ??? Mar ... martes ?
Ma mère et mon père ( soulagés ) : SI ! Exactlytamenté ! Martes ( Martes qui veut dire Mardi, hein )
Caissière : Bueno. A que hora ?
Ma mère : Mmmm como maintenanto.
Mon père ( dont les bases en espagnoles sont légèrement moins floues ) : misma hora que aqui.
Caissière : Ok, vale

Bon, la caissière expliqua probablement à mes parents qu'il faut composter les billets avant de rentrer dans le train, et je les imagine d'ici, hochant le tête, avec ma mère qui balance pour finir : " Si, si, me quierro la paela une poco tambien, y el turon! Adios! "

Je me trouve donc dans un train à bonne destination, mais un jour trop tard. Tout bronzé que j'étais, le contrôleur a vu que je devenais subitement aussi pâle que sa chemise et m'expliqua que c'était bon pour lui et que tout se passerait bien, qu'il fallait juste que je change mes billets à la gare de Barcelone.

Me voilà donc serein et rassuré ( je précise : ne jamais croire ce que vous dit un agent de la SNCF ou de n'importe quelle autre compagnie de train de n'importe quel pays dans ce monde ou d'un autre, l'avenir me prouva à de nombreuses reprises que c'était une erreur que de leur faire confiance ) à destination de Barcelone.

J'arrive là bas, et je fonce à l'accueil pour faire changer mes billets de la veille pour le train du soir.
" Si guapo, pas de problème! Voilà, on a remboursé les billets sur la carte bleue qui les a payé ( celle de mon père, super, ça me fait une belle jambe ) et maintenant ... tu vas faire la queue là bas et tu achète ton ticket pour la France avec la thune que tu n'as bien pas économisé pour ça!"

Je fais donc, désespéré, la queue pendant une heure et demande le billet maudit, prêt à le payer avec ma carte bleue tremblante.

Caissier : Y a plus
K : Comment ça " y a plus " ??
Caissier :  Ben non, y a plus de place pour le train que tu devais prendre, tu l'as dans l'os!
K : mais c pas possible ! Le contrôleur m'a dit que ...
Caissier : oui mais non
K : et la dame là bas qui m a remboursé et qui m'a appelé guapo elle a dit que ...
Caissier : toujours pas.
K : Ben je fais quoi moi ? je connais personne ici, je suis seul et pauvre et jeune et ...
Caissier :  Déjà tu prends le billet pour demain matin 8h ou tu le prends pas. Pour le reste, je sais pas.
K : Bon, ok, ça sera déjà ça de fait.

Me voilà donc à 8 h du soir en gare de Barcelone, armé d'un billet pour le même moment mais 12 heures plus tard. Première idée : prévenir les intéressés ( les potes ) puis les parents.
 Du coup je laisse un message sur le répondeur de Paris, que mes parents consultent à distance tous les jours ( surtout aujourd'hui, on sait jamais, il peut m'arriver un truc ).

K :  Allo, papa ? Maman ? Bon je suis bien arrivé à Barcelone, mais vous vous êtes planté de date. les billets, c'était pour hier ! Donc voilà, j'ai quand même pu les changer et je galère en gare de Barcelone pour le moment. Ne vous inquiétez pas.

Je ne me fais pas plus de souci que ça en raccrochant : dès que je tousse ma mère débarque même si elle est à 800 km de distance. Là, ils en ont pour 1h et demi en voiture ... ils vont bien venir diner avec moi et me trouver une chambre d'hôtel, quand même !

Et en fait, mes parents ne viendront jamaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaais ! Ce qui m'a foutu dans la merde c'est le " ne vous inquiétez pas " ... pour eux ça voulait dire " tout va bien je gère la situation, dormez tranquilles" ! C'était bien la première fois qu'il voyaient les choses sous cet angle, mais je n'ai eu l'explication que bien plus tard.

Bref, il était bien 20h30 à ce moment et me voilà en vadrouille avec mon sac de 18 tonnes et sans roulettes, s'te plait ( 2 semaines de martinique + 3 semaines d'Espagne + 3 autres semaines à venir de fringues ). Je m'installe finalement dans le hall d'entrée devant les télés et j'attends ...

Encore et encore

Et toujours ...

Vers minuit, je suis capable de te réciter les pub qui tournent en boucle et je suis d'ailleurs convaincu d'être partis pour attendre sur mon siège jusqu'au lendemain.
Mwhahahaha! Je ris aujourd'hui de ma naïveté d'antan : LA GARE FERME A MINUIT ET DEMI !


Ding deng dong ... mesdames mesdemoiselles messieurs, barrez vous tous de là, notre gare ferme ses portes jusqu'à demain matin 6 heures!

K : Bon ben super ... j'fais quoi maintenant ?

Je me retrouve donc devant cette gare fermée, face à l'immensité de la ville. Des lumières partout, des bus, des taxis ... c'est la première fois que je vois Barcelone de ma vie, bravo pour le contexte! Et là je constate que je ne suis pas le seule misérable rejeté du destin ... en effet d'autres que moi se sont retrouvés piégés par Barcelone et sa gare moisie ! D'ailleurs il y a un énorme tas de cartons bien pliés, on dirait que les espagnols on prévu le coup, et il y a limite un écriteau dessus :

BIENVENIDO A ESPANA !

Donc tout le monde prend son petit carton, l'étale par terre au pieds du mur de la gare et, en bons apprentis clodos, chacun se pose dessus pour y passer la nuit.

Et moi aussi !

Je choisis mes voisins ( oui je suis méfiant ) et m'installe donc entre une darone de 40 ans, que je me sens capable de maitriser si elle me saute dessus à 3h du mat' pour me bouffer le cerveau, et la fameuse pile de cartons. Ce n'est que le lendemain que je me suis rendu compte que ce que j'avais pris, pendant toute la nuit, pour des bruits de canalisations, étaient en fait les gargouillis et vomissements d'un clochard, un vrai et bien confirmé celui là, vivant de l'autre coté de cette pile de cartons ( donc à 2 mètres de moi )...
Mais bon je n'en fus pas dérangé outre mesure : le ciel n'avait pas décidé que l'odeur m'atteindrait, trop occupé qu'il était à me préparer un coup terrible : LA BONNE VIEILLE ENVIE DE PISSER !!!

Voilà ! C'est dit ! Elle apparut sur les coups d'une heure du matin, et resta ma triste compagne jusqu'à l'ouverture de la gare !

Alors certaines questions, bien naturelles, se posent à l'esprit de celui qui n'a pas connu ce supplice :

1) Pourquoi n'es tu pas allé aux chiottes !
 => Y en avait pas, gros malin !

2) Pourquoi n'es tu pas allé pisser dans une ruelle !
=> Voulais pô abandonner mon sac, on sait jamais, comme dit môman.

3) T'aurais pu le confier à la dame assise à côté toi...
=> " Il ne faut jamais faire confiance à ceux qu'on connait pas " ( réponse récitée par coeur )

4) Ben t'aurais pu prendre ton sac avec toi, boulet !
=> Y avait plein de voitures de flics qui tournaient partout et je savais pas si pisser dans la rue en Espagne, c'est autorisé ou pas! Avec ma chance légendaire, c'est un coup à finir en garde à vue
=> Pire, si ça avait pas été les flics, ça aurait pu être des violeurs qui m'aurait fait la rondelle comme un steak tartare !
=> Enfin, même si il ne m'était rien arrivé, j'aurais pu me faire piquer ma place bien éclairée à l'entrée de la gare.

5) Et l'hotel, ducon ?
=> Ducon toi même ! A cette heure, ils n'acceptent personne ! D'ailleurs c'est pas pour ça que je me suis crevé le derche au Mac do pendant 1 an ( à temps partiel le week-end , du vendredi midi au dimanche soir )

Toutes ces questions, je me les suis posé en boucle pour passer le temps...

... Pendant 5 heures, à me tortiller sur place, prêt à exploser, mi endormi, mi cauchemardant, mi éveillé, mi questionnant, mi répondant.

BREF ! 6h sonnent, les portes de la gare s'ouvrent !

LIBÉRAAAAAATIOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !

/Course effrénée dans les couloirs, l'œil jaune-pisse, et la sirène retentissante ( l'orgueil et la fierté ne sont que de lointaines notions à ce niveau ) :
"POUSSEZ VOUS, POUSSEZ VOUS, POUSSEZ VOUS ! "
/Trouvage des toilettes.
/Rentrage comme un sauvage !

/voix divine se fait entendre : Et non ... Ce n'est pas la fin de tes ennuis !

 /Bond en arrière dans le couloir, les yeux rouge-sang cette fois

Je pensais avoir été le premier, mais NON ! Quelqu'un avait été plus rapide que moi, et c'était amusé à désodoriser les chiottes à la bombe lacrymo ... Du coup, torture ultime : attente d'une demi heure DEVANT les WC, sans pouvoir y rentrer !

Et bon, enfin, pipi libérateur.

Vous me direz " c'est bon tu l'as pris ton train et voilà, tu es arrivé en fin de matinée comme prévu ! "

C'est mal connaitre ma bonne ( ? ) étoile.

Effectivement je prends le train, mais je découvre qu'il y a une correspondance à Cerbère ( nous y reviendrons, vous connaitrez bientôt ), entre la France et l'Espagne. Pas grave, au moins je serai dans mon pays !

/voix divine se fait entendre : Et c'est parti pour la roue de la malchance !
Ce sera donc ... un camion de limonade, Bravo!
/Applaudissments

Effectivement, à mi parcours, il se trouve que l'autoroute surplombe la voix ferroviaire, et un routier à eu la bonne idée de :
1) Prendre un petit dej à la sangria ( véridique )
2) Sortir de la route
3) Traverser la rambarde de sécurité ET le petit muret.
4) Renverser son camion de bouteilles de limonades sur les rails ( faut le faire, quand même ).

Donc là, c'est parti sous un soleil de plomb ( fin juillet en Espagne, à l'arrêt, donc sans clim' ) pour une attente de 3 heures. Clopes, clopes, clopes et re clopes, à part fumer au bord des rails, on n'a rien d'autres à foutre.

K ( en moi même ) :  Celle là, si un jour j'écris un livre, faudra que je la raconte, c'est pas possible autrement.

Après l'arrêt d'une partie de la circulation sur l'autoroute et l'intervention d'une grue, nous voilà pourtant repartis ( coup de bol, les rails n'avaient rien... Je nous voyais déjà tous avec nos pelles, nos pioches et nos maillets à taper dessus pour les remettre bien droites, comme les Daltons dans Lucky Luke ) !

Direction Cerbère!

Alors comme son nom l'indique, Cerbère semble être le patelin qui garde l'entrée de ... ben l'entrée en Espagne dans un sens et de la France de l'autre. C'est un trou PAUMÉ au milieu des Pyrénées ( j'ignorais que ça existait et vous aussi ), qui sert de relai entre les trains français et espagnols, les rails des deux pays n'ayant pas les mêmes largeurs. Alors nos tgv VONT jusqu'en Espagne, mais les trains espagnols restent chez eux!
Du coup ... changement quand tu sors du pays de la corrida.

Et là, avec 3 plombes de retard, le changement tu te le mets en bandoulière : PLUS DE TRAINNNNNNN.

/voix divine se fait entendre : J'aime te voir souffrir !

Voilà donc la population locale catapultée de 12 pecnauds et 3 chèvres à plus de 350 personnes attendant leurs correspondance. Moi, passée une heure et demi d'attente, rien à foutre, je saute dans le premier train qui s'arrête quelque part entre les Pyrénées et la Bretagne, et c'est partit mon kiki.

Je crois donc être arrivé 4 heures plus tard à Bayonne.
Je crois parce que je ne m'en souviens plus exactement. On remerciera les trains type "corail" et leurs ROGNETUDJU de compartiments, le mien étant remplis de scouts rentrant chez eux et ayant visiblement passé un mois dans un champs de cannabis, au point qu'ils mirent un point d'honneur à emboucaner tout le wagon pour fêter leur retour à la maison.

Aquarium oblige, je suis sortis de là la tronche en vrac, les yeux en quinconce et en beuglant ce chant scout bien connu : " LE CURÉ DE CAMARET A LES COUILLES QUI PENDENT ( bis ) ET QUAND IL S'ASSOIE DESSUS, CA LUI RENTRE DANS LE ... "

Bref, me voilà à Bayonne.

Et après ... et bien c'est classique. Le tacos à qui je dis " AU CAMPING XXX DE LABENNE S'TE PLAIT MONSIEUR COUPAAAAAAAAIN ! " , a bien compris, à ma tronche, qu'il pouvais passer par Lille et Dunkerque sans que je fasse attention, et il a exploité ma faiblesse, le salaud ...

Mais j'arrive finalement à destination, fatigué, usé, le ventre creux, accueillis par mon pote Gonzague qui m'attend devant le camping

G :  Et ben, on a cru qu'on te verrait jamais!
K : Tout pareil !
G : En même temps, tu arrives juste à l'heure pour l'apéro !

Je me souviens m'être couché à 4h du matin....

K

3 commentaires:

  1. Ca donne pas envie de faire confiance à ses parents ça =D Parce qu'au fond, toutes tes misères, c'était leur faute xD

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  2. Ben le gros avantage, c'est que la fois d'après, si tu rentre avec une demi heure de retard d'une soirée et que tu commence à te faire engueuler, tu peux toujours sortir un truc du genre :

    " Ah c'est bien la peine de me prendre la tête pour une pauvre petite demi heure de rien du tout, hein, c' est pas comme si vous m'aviez abandonné en gare de Barcelone !!! "

    K

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  3. Magnifique!!! moi aussi je me servais de vieils échecs de mes paternels pour justifier mes déboires!!! MOUAHAHAHAHAHAHA je suis démoniaque!!!

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